
Le plan de soutien du BTP, dévoilé le 10 juin par le Gouvernement à l’occasion de la présentation du troisième projet de loi de finances rectificative pour 2020, laisse la Fédération française du bâtiment sur sa faim. Peu d’entreprises en profiteront alors qu’elles ont fait un effort pour redémarrer rapidement.
Le gouvernement avait annoncé qu’un plan de soutien du BTP serait dévoilé à l’occasion du troisième projet de loi de finances rectificative pour 2020. Mais l’arsenal de mesures annoncé le mercredi 10 juin, visant à soutenir les trésoreries, les carnets de commandes, et adresser le sujet des surcoûts liés aux mesures sanitaires ne satisfait en rien la FFB, déçue d’avoir été peu entendue dans ses revendications. « Force est de constater qu’il n’en est rien… ou presque ! », explique ses responsables dans un communiqué de presse.
Des mesures trop générales
Selon la Fédération, le Gouvernement a opté pour une aide a minima ne permettant pas de soutenir suffisamment les entreprises impactées par la crise. « Hors la prise en compte partielle des seuls surcoûts directs (masques, gel hydro-alcoolique, location prolongée des installations de chantier, etc.) pour les seuls marchés d’État (2 % du chiffres d’affaires du bâtiment) et la majoration de la dotation de soutien à l’investissement des collectivités locales, les mesures annoncées s’avèrent de fait générales », poursuit la FFB.
Les artisans grands oubliés
De plus, l’impact des mesures annoncées ne permettra de compenser qu’une petite partie des surcoûts supportés par les entreprises pour préserver la santé de leurs compagnons. « Par exemple, les exonérations de charges resteront d’effet limité pour le secteur, alors que nombre d’entreprises, n’ayant pas subi de chute d’activité supérieure à 50 % sur la période du 1er février au 31 mai 2020, ne seront pas éligibles », poursuit-il. « Les artisans et entrepreneurs ont pris la responsabilité de redémarrer les chantiers, en acceptant d’absorber temporairement seuls les frais sanitaires, mais ils restent à la porte du soutien public ! ».
2 millions d’emplois menacés
Jacques Chanut, président de la FFB, on est donc bien loin du compte ! Avec les risques d’une catastrophe sociale annoncée si rien n’est fait rapidement. « Le bâtiment a été durement frappé par la crise sanitaire. Nous attendons toujours un plan de soutien significatif de la part du gouvernement : les annonces de ce matin en sont loin. À défaut, je le répète, c’est une partie des 2 millions d’emplois du secteur sur tout le territoire qui se trouveront menacés à court terme. »
D'après le communiqué de presse de la FFB du 10 juin 2020.