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Promu le 29 février à la présidence d'Oknoplast France, dont il assurait depuis 2015 la direction marketing et communication, Gilles Carré n'entend pas pour autant changer de cap pour l'entreprise. Boucler la digitalisation, faire grandir encore le réseau Premium comme la filiale française en interne, gérer l'après Covid et poursuivre le développement de la gamme en renforçant l'offre sur le neuf, mais aussi avec dans les cartons d'autres nouveautés côtés aluminium et hybride PVC-alu… son programme est dense.
Vous avez pris vos nouvelles fonctions fin février. Quels sont vos axes de travail ?
La politique ne change pas, nous allons être dans la continuité de ce qui a été réalisé, avec pour objectif de continuer à faire grandir la filiale française d’Oknoplast. Nous finissons de préparer le projet d’entreprise à horizon 2025 qui va être présenté aux salariés à la fin de l’année, et au début de l’année prochaine à l’ensemble du marché. Nous allons continuer aussi à développer le programme Premium, en allant chercher de nouveaux partenaires qui croient en la marque et au projet d’Oknoplast.
Vous poursuivez également la digitalisation à tous les niveaux ?
Nous souhaitons en effet finaliser la digitalisation de l’entreprise. Là, nous avons passé une première étape avec la mise en place des outils digitaux pour nos partenaires, pour réguler un peu les flux de communication interne, avec trois outils : un nouveau logiciel CRM (NDLR : pour Customer relationship management, logiciel de gestion des relations clients) pour travailler en interne ; le logiciel MyOknoplast, qui sert de portail extérieur pour nos clients. Ils y trouvent toutes les informations pour leurs relations avec nous ; un nouveau logiciel de chiffrage, PrefWeb, pour les installateurs, adhérents ou non au réseau Premium, qui permet lui d’envoyer directement les commandes de ce logiciel à l’usine. Nous avons donc mis en place des formations, à distance pendant le confinement, et aujourd’hui sur le terrain. En l’espace de trois mois, nous avons déjà 30 % des commandes qui sont passées sur le logiciel. C’est un bon début.
Et du côté d’Oknoplast France, en interne ?
Nous allons nous attacher à faire progresser le personnel en interne par des formations. Nous avons d’ailleurs commencé pendant le confinement. Nous avons de nouveaux métiers qui arrivent. Pour tout ce qui concerne le digital, on a déjà commencé à développer l’équipe il y a trois ans déjà, notamment dans le domaine du transport et de la logistique. On a aussi la possibilité maintenant de communiquer directement avec le client final via Internet, de connaître le parcours client depuis la première visite sur Internet jusqu’à la commande finale.
Le site Internet grand public est-il devenu incontournable désormais pour capter le client final et ce dernier n’est-il pas devenu le premier prescripteur ?
C’est effectivement un phénomène que l’on observe de plus en plus. Cependant, le bouche-à-oreille reste encore le premier vecteur de communication. Nous travaillons avec des partenaires qui sont forts localement, qui font bien leur travail sur le terrain. Nous sommes là pour les accompagner. Ce qui fait notre force, c’est aussi l’animation. Nous avons un programme pour le réseau Premium qui est bien ficelé, assez régulier, qui est apprécié. On se démarque aussi par cet aspect là. Aujourd’hui, nous en sommes à 205 boutiques qui jouent le jeu avec le concept de l’Atelier Oknoplast et l’enseigne.
Quels ont été les impacts du confinement pour Oknoplast, tant au niveau de la fabrication que de l’installation ?
Comme beaucoup, l’installation s’est arrêtée quasiment du jour au lendemain mi-mars. La chance que nous avons eu, en tant que groupe international, c’est que d’autres marchés étaient moins fermés, notamment en Allemagne ou en Pologne, même s'il y a eu un confinement, mais qui n’était pas aussi stricte que chez nous. Les usines, bien-sûr, ont tourné moins fort. Le marché allemand, par exemple, lorsqu’on regarde les chiffres, on a fait +5 % de chantiers sur la période, la Pologne +1,5 %, quand nous étions à -40 % ou -50 % en France. Même l’Italie qui était le premier pays européen touché n’a pas tout fermé, et malgré l’épidémie les clients recevaient encore leur marchandise. On a réussi à continuer à livrer, à fournir, tandis que les clients continuaient à aller chercher des marchandises au compte-goutte, en prenant contact avec nos transporteurs, stockaient les produits pour préparer cette reprise. C’est comme cela qu’on l’a préparée en France. Nous avons travaillé à temps partiel avec deux équipes – une le matin, une l’après-midi – mais on a pas arrêté l’activité. Nous avons été très présents, assez dynamiques. Nous avons gardé contact avec les clients avec des animations, des formations sur les logiciels, la présentation en visioconférence du nouveau service de vente en ligne que l’on est en train de mettre en place, on a lancé une promotion à ce moment-là aussi pour que le particulier puisse se projeter à la fin de ce déconfinement. Nous avons aussi lancé deux nouveaux produits, une campagne de communication en replay sur BFM TV. Ça a été très dense !
Avec des résultats encourageants ?
Oui. Mais, juin et juillet sont pour l’instant les meilleurs de l’année. Les partenaires nous disent merci d’avoir été présents, d’avoir maintenu le contact. Aujourd’hui, on récolte les fruits de ce travail. On a eu cette chance là : un groupe qui ne coupe pas ses lignes de production.
Le fait qu’il n’y ait pas de salons vous pénalise-t-il ?
Ça nous oblige à trouver d’autres moyens pour présenter nos nouveautés. Je ne pense pas que ça nous pénalise réellement car nous avions déjà réduit la voilure sur les grands salons sous la marque Oknoplast. Mais pour l’instant, cela n’influe pas sur le plan commercial car nous avons mis en place autre chose. Nous avons intégré un service prospections dans l’entreprise, avec un process de qualification et de qualité, pour continuer de se développer. Cependant, lorsque la situation sera revenue à la normale nous nous reposerons la question, notamment pour l’aluminium, car nous allons avoir une vraie montée en puissance sur ce matériau dans les prochains mois. On a une nouvelle usine génération 4.0 qui va se mettre en place en Pologne dans les prochains mois, avec la sortie des premières menuiseries courant 2021. C’est un vrai projet d’investissement de la part du groupe qui est aussi annonciateur de la deuxième phase du développement d’Oknoplast en France.
Côté produits, vous présentez deux nouveautés sur le marché français ?
Oui. D’abord un monobloc qui va nous permettre d’attaquer le marché du neuf de manière un peu plus forte car on a des part de marché à aller grignoter sur ce genre de produits. Il existe dans une version Premium, avec une gamme un peu plus large en termes d’ISO, et une basique, plus simple et plus abordable, avec des structures un peu plus grandes et un certain nombre de fenêtres à commander. Les profiles sont fabriqués par Oknoplast en collaboration avec Veka, comme à chaque fois. La seconde nouveauté est la Koncept 2.0, qui vient remplacer la Koncept. Nous sommes sur une base de 70 mm, à peu près sur les caractéristiques de la Pixel, en un peu plus abordable, avec uniquement une parclose droite. Mais cette fois, ce produit est uniquement pour le marché de la rénovation. On peut même ajouter une troisième nouveauté, réservée à notre réseau Premium, la fenêtre EStor (prononcez I-store), sur profilé AluPlast ID 4000 fabriqué en par l’usine WnD, qui est une fenêtre entrée de gamme où l’on est un peu moins présent chez Oknoplast mais dont on avait besoin parce que, parfois, nos partenaires ont des besoins. Cela nous permet d’élargir la gamme, cela permet à nos partenaires d’avoir une offre encore plus large et de prendre des parts de marché. Nous commençons à avoir une belle offre, complète. Aujourd’hui nous allons réattaquer sur la fenêtre hybride PVC-aluminium, nous sommes en train de finaliser ce dossier.
Propos recueillis par Véronique Cottier