
Après sept semaines d’arrêt, France Fermetures a repris son activité le 27 avril. Du fait d'un 2e trimestre sinistré, l’entreprise doit replanifier chaque projet et veiller à sa bonne santé économique, avec une inconnue supplémentaire : la réaction des consommateurs. Arnaud de Seigneurens, directeur général, a déjà remotivé ses salariés.
Quels ont été les effets de la pandémie et du confinement sur votre activité ?
Dans ce contexte inédit, France Fermetures a suspendu ses livraisons et stoppé son outil de production pendant sept semaines pour préserver la santé de ses collaborateurs, clients et fournisseurs. Une grande partie de nos effectifs est restée confinée et en chômage partiel. L’équipe de direction et certains services essentiels ont été maintenus afin d’assurer une communication permanente avec nos clients et préparer la reprise de l’activité dans les conditions sanitaires optimales pour l’ensemble des salariés.
Quelles mesures ont été prises dans l’organisation de votre entreprise pour vous adapter à la situation ?
Nous avons assuré pendant cette période différentes permanences téléphoniques (service clients, assistance technique et crédit clients) pour garantir une information et une assistance continue à nos clients. D’autre part, notre boutique en ligne est restée opérationnelle afin de leur permettre de réaliser leurs devis et d’enregistrer leurs commandes 24h24, 7j/7.
Nous avons mis en place des outils pour permettre à nos collaborateurs d’accomplir leurs tâches en télétravail : matériel informatique adapté, extension des bandes passantes de nos réseaux, mise en place d’outils de visioconférence...
Comment le personnel a-t-il réagi/participé à ce dispositif de crise ?
Le comité de direction a été très actif et impliqué dans la gestion de cette crise. Des outils ont été mis place pour communiquer avec l’ensemble des salariés. Une page Web dédiée à la communication interne et une plateforme d’envoi de SMS ont été développées dès le début de la crise. Notre objectif était d’informer en temps réel nos 400 collaborateurs de l’évolution de la situation chez France Fermetures, tant du point de vue sanitaire qu’économique. Cette situation pouvait être anxiogène pour de nombreuses personnes. Garder le contact, communiquer, informer était le meilleur moyen de rassurer nos collaborateurs sur la gestion de la crise menée par l’entreprise.
Avez-vous demandé des aides financières (PGE et autres) ?
France Fermetures n’a pas eu besoin de demander à ce jour d’aides financières.
Avez-vous eu des initiatives particulières ?
Au-delà de la communication interne, nous avons souhaité garder le contact avec nos clients pour les informer de la situation chez France Fermetures. Des hotlines téléphoniques ont été maintenues pour traiter toutes les questions quotidiennes, état des commandes, assistance technique et administrative. Nous avons également mis en place des campagnes de communication via les réseaux sociaux et nos outils d’e-mailing pour leur donner une visibilité sur la situation chez France Fermetures et sur le marché en général. Pour cela, tout au long de la crise, des sondages ont été envoyés à nos clients pour mesurer la situation de notre marché et leur donner des indicateurs fiables. Pour chaque sondage, un panel d’environ 700 entreprises a été analysé et l’ensemble des données collectées ont été mises à disposition de tous nos clients pour qu’ils puissent au mieux appréhender la situation et préparer leur reprise.
Quand et comment s’est déroulé le redémarrage de l’activité ?
Le démarrage s’est bien passé car il a été très bien préparé. La société a pu reprendre son activité dès le 27 avril grâce à la mise en place d’un protocole de sécurité pour la protection de ses salariés, validé par les partenaires sociaux, les médecins du travail et les représentants de l’État.
Quelles mesures et adaptations ont dû être prises en interne pour respecter les consignes sanitaires ?
France Fermetures a investi, quoi qu’il en coûte, dans l’adaptation des process en usine et la réorganisation des bureaux, remis à chaque salarié un kit individuel de protection : deux masques individuels par salarié et par jour, quatre masques tissus, une visière sur casquette, du spray et du gel hydro-alcoolique, des lingettes, gants, mouchoirs, combinaisons… Nous avons mis en place des commissions de suivi hebdomadaires pour faire évoluer ce protocole afin de garantir la sécurité du personnel et prendre en compte les mesures gouvernementales.
Dans les semaines à venir nous allons devoir concilier plusieurs paramètres pour assurer la satisfaction de nos clients, la bonne santé de l’entreprise et surtout la sécurité de nos collaborateurs. Il va falloir maintenir dans le temps et pour une durée indéterminée les protocoles de sécurité mis en place afin de garantir à l’ensemble des salariés des conditions de travail sûres et sereines.
Nous souhaitons rapidement retrouver l’enthousiasme et l’ambiance de travail qui régnaient avant la crise, dans ce contexte qui est désormais très différent, c’est grâce à l’implication et au civisme de chacun que nous y parviendrons.
D’autre part, il nous faut redémarrer une entreprise qui s’est arrêtée pendant sept semaines, chaque site de production doit reprendre son activité en considérant nos contraintes internes, mais également en tenant compte de l’organisation de nos clients qui a également évolué.
Quelles sont les conséquences à court terme sur votre volume d’activité et vos ventes ? Ressentez-vous déjà des effets ?
Les résultats du 2e trimestre vont être très impactés par la période de confinement, nous devons désormais reprendre et replanifier chaque projet, veiller à la bonne santé économique de l’entreprise et maintenir un niveau de trésorerie positif.
Une vigilance toute particulière est faite sur le recouvrement des factures, le règlement de nos fournisseurs et le maintien de l’approvisionnement des composants pour ne pas rompre la chaîne de production.
Une grande inconnue, le comportement des consommateurs risque de changer, mais dans quel sens ? Ceux-ci vont peut-être différer ou annuler certains investissements qui étaient prévus cette année par crainte d’une crise économique à venir, ou alors bien au contraire investir dans une valeur sûre qui est leur habitat ?
Aujourd’hui, nous envisageons le scénario d’une reprise en U voir W, avec un 2e trimestre très compliqué et une reprise “normale” en septembre. Malheureusement, cela ne suffira pas à rattraper, cette année, les pertes survenues depuis le 17 mars.
France Fermetures avait une très bonne vision des projets à court, moyen et long terme qu’elle souhaitait mettre en place, notre trame de développement est écrite, nous lui apporterons quelques adaptations mais reprendrons nos axes stratégiques pour réussir l’année 2020 avec l’implication de tous nos salariés
Qu’avez-vous appris durant cette période de crise sur votre process, sur les hommes et femmes qui travaillent avec vous ?
Un grand professionnalisme, une belle motivation à construire et travailler ensemble, même dans les moments les plus complexes.
Certains changements effectués pendant la période de confinement vont-ils perdurer ? Si oui, lesquels et pourquoi ?
Oui, la mise en place potentielle du télétravail au sein de France Fermetures.
Propos recueillis par Véronique Cottier – mai 2020